Une sélection de livres que j’ai apprécié :

Après la finitude

La critique empiriste des prétentions universelles de la pensée humaine est-elle réellement fondée ? On sait que c’est le problème de Kant. Mais Quentin Meillassoux montre avec une force étonnante qu’une autre compréhension de cette critique, restée en quelque sorte dissimulée, bien que plus «naturelle», aboutit à un partage des ambitions de la pensée très différent de celui proposé par Kant. Il établit en effet qu’une seule chose est absolument nécessaire : que les lois de la nature soient contingentes.

La relance du phallus

« Le phallus ? Je ne sais ce qu’il est. Je sais ce qu’il n’est pas : pas l’organe, génital ou non, pas le symbole, pointu ou coupant. Pas présent, pas passé non plus, pas d’espoir pour le futur. En tout temps et en tout lieu, j’en trouve seulement des traces effacées. Suffisent-elles à le représenter ?

En son absence re-présenté. Peut-être n’existe-t-il tout simplement pas ?

Mais qui l’aurait manigancé ?

L’écriture du rêve.

Jacques Lacan - Écrits

Il faut avoir lu ce recueil, et dans son long, pour y sentir que s’y poursuit un seul débat, toujours le même, et qui, dût-il paraître dater, se reconnaît pour être le débat des lumières. C’est qu’il est un domaine où l’aurore même tarde : celui qui va d’un préjugé dont ne se débarrasse pas la psychopathologie, à la fausse évidence dont le moi se fait titre à parader de l’existence.

Lacan passeur de Marx

Lacan a lu Marx, assidûment, y compris et d’abord, Le capital à l’âge de 2O ans. Dans ses Écrits, comme dans son Séminaire, il rend hommage à celui qu’il considère comme l’inventeur, avant Freud, du symptôme.

Dans ce livre, Pierre Bruno non seulement recense tous les énoncés de Lacan, critique ou passeur de Marx selon les cas, mais il met aussi à l’épreuve les catégories de Lacan, celle de division du sujet, celle de discours capitaliste, celle de symptôme-sinthome, qui ont été en partie forgées à partir de la lecture de Marx.

A Voice and Nothing More

A new, philosophically grounded theory of the voice—the voice as the lever of thought, as one of the paramount embodiments of the psychoanalytic object.

Plutarch tells the story of a man who plucked a nightingale and finding but little to eat exclaimed: “You are just a voice and nothing more.” Plucking the feathers of meaning that cover the voice, dismantling the body from which the voice seems to emanate, resisting the Sirens’ song of fascination with the voice, concentrating on “the voice and nothing more”: this is the difficult task that philosopher Mladen Dolar relentlessly pursues in this seminal work.

La vie énigmatique des signes

Loin d’être une œuvre d’érudition, ce livre plaide en faveur d’une réouverture des grandes questions du structuralisme. Alors que la vie intellectuelle d’aujourd’hui se complaît dans un rapport ambivalent à cet héritage, hésitant entre fascination désuète et incompréhension agressive, il invite au travail.

Au passage, il nous apprend que parler, c’est toujours parler une langue en train de se transformer. Par les signes, nos pensées nous échappent et se mettent à vivre d’une vie propre – nous entraînant dans une histoire dont nul n’est jamais maître.